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LES SUPER-POUVOIRS DE VOS LARMES

  • Orianne Etancelin
  • 13 août 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 sept. 2022



«Arrête de pleurer !», «Pourquoi tu pleures encore ?», «Ce n’est rien, n’en fait pas tout un plat !». Qui n’a jamais entendu ces mots ? Les injonctions à ne pas pleurer sont légions dans notre société et cela commence dès notre plus tendre enfance, à tel point que cela nous poursuit une fois devenu.e.s adultes.

La plupart se cache pour pleurer, d’autres versent timidement une larme en public quand certain.e.s n’arrivent même pas à en faire couler. Pourtant nos larmes recèlent de super-pouvoirs et il est grand temps de les réhabiliter pour notre plus grand bien. Quelles soient de colère, de tristesse ou de joie, il est temps de remettre du sens sur les larmes pour s’autoriser à pleurer. Je vous raconte pourquoi ? Allez : embarquez, je vous invite au pays des chaudes larmes !


A quoi ça sert les larmes ?


Nos larmes ont plusieurs attributs. Il existe tout d’abord une fonction classique qui est d’assurer la lubrification de l’œil pour assurer notre confort oculaire. Ensuite, en cas d’agression, qu’elle soit physique ou chimique (lorsque vous recevez une poussière dans l’œil ou épluchez un oignon) les larmes surviennent afin d’évacuer « l’agresseur » et protéger l’œil.


Mais la catégorie qui nous intéresse particulièrement, c’est les larmes d’émotions. Savez-vous que la composition de nos larmes diffère en fonction qu’elles aient été versées de manière classique pour assurer le bon fonctionnement de notre œil ou lorsqu’elle provienne d’une émotion ?


Essentiellement composée d’eau et de sel, nos larmes se chargent de protéines et d’hormones lorsque nous les versons sous le coup de l’émotion. Le Docteur William Frey, biochimiste américain, a procédé à l’analyse chimique des larmes de patients en thérapie et voici ce qu’il y a trouvé :

  • L’ACTH. L’hormone adénocorticotropine (ACTH) est produite par l’organisme lorsque nous sommes stressé.e.s

  • La prolactine. Il s’agit d’une hormone qui contrôle les récepteurs des neuromédiateurs des glandes lacrymales et qui déclenche la montée de lait maternel,

  • La leucine encéphalique (enképhaline), ou la béta-endorphine, analgésiques produits naturellement par le corps pour calmer la douleur,

  • Quatre fois plus de potassium que dans les larmes basales ou réflexes,

  • Une forte concentration de manganèse.

Déclenchée par la tristesse, la colère , la peur, la frustration, ou bien d’autres émotions, les larmes ont un pouvoir sédatif et thérapeutique. En laissant les larmes couler librement, nous autorisons la charge émotionnelle à exister, à circuler jusqu’à ce qu’elle diminue. Après avoir traversé une crise de larmes, la fatigue ressentie est provoquée par les hormones de stress libérées par nos pleurs. C’est alors que le corps peut retrouver son homéostasie et nous devenons plus apte à nous écouter, à trouver des solutions et explorer de nouvelles conduites pour nous permettre d’explorer de nouveaux possibles.


Ainsi, pleurer ne devrait pas susciter le dédain. Pleurer, c’est être humain, c’est écouter et accueillir ses émotions, c’est avoir le courage d’éprouver ce qui est ressenti pour pouvoir le surmonter. Faire obstacle aux larmes, c’est prendre le risque d’accumuler un trop plein et se laisser submerger. Les larmes expriment un besoin d’attention, d’écoute, d’aide et favorise l’empathie chez celle ou celui qui en est témoin. Alors, prenons le temps de ressentir nos larmes, ce qu’elles nous racontent, de quelle manière cela résonne en nous, et encourageons nos enfants et proches à faire de même. Lorsque par notre comportement ou nos propos nous n’accueillons pas les larmes de l’autre, loin de le réconforter, nous le bloquons en induisant l’intensification de l’émotion et de la sensation d’abattement associée. Ne nous précipitons plus sur les mouchoirs quand une personne pleure, octroyons du temps aux larmes afin qu’elles coulent à leur rythme aussi longtemps que c’est nécessaire

et bon pour la personne qui s’y autorise. Soyons juste le témoin silencieux, celui qui tient une main ou caresse une épaule jusqu’à ce que l’émotion se régule : c’est le meilleur accueil que nous puissions faire !

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